Enfin (1)

1 - L’invitation

 

Enfin, ma chérie m’a annoncé que nous allons être invités bientôt chez sa collègue Lydie dont elle n’arrête pas de parler depuis plusieurs mois, ou plutôt devrais-je dire années.

 

Manifestement elles sont tellement copines toutes les deux, que j’ai fini lui dire qu’il fallait que nous nous rencontrions, alors que cette idée ne nous était jamais passés par la tête (devrais-je dire ne M’était jamais passé par la tête !!). Alors, j’avais osé un :

 

« Oui, tu m’en parles tellement, alors, moi, aussi j’aimerais la connaître ».

 

Au début cette suggestion l’a un peu surprise, car, m’a-t-elle dit :

 

« Je ne pensais pas que tu aimerais mes amies… »

 

Mais bientôt, après un moment de réflexion, elle a déclaré :

 

« A près tout pourquoi pas, mais il faudra… » et elle n’a pas terminé sa phrase.

 

Elle a eu un petit sourire énigmatique, mais jamais elle n’a souhaité s’expliquer sur cette phrase non terminée.

      

Plusieurs fois par le passé, je l’avais questionnée sur ces collègues médecins de l’hôpital, et en particulier sur cette Lydie, car elle intervenait en toutes occasions : elles allaient voir des spectacles toutes les deux, elles faisaient les boutiques à tout bout de champ toutes les deux.

 

Même il y deux ans, cet été-là, alors que nous avions eu une difficulté pour synchroniser nos dates de vacances, elles étaient parties toutes les deux se faire un petit voyage en Italie, seules. Manifestement, Lydie avait aussi un mari, qui lui aussi avait dû s’adapter et fonctionner seul, s’occupant de leurs deux enfants.

 

Lors de ce voyage, en fait je n’avais pas vraiment eu le droit de me mêler de l’organisation, où allaient-elles exactement, que visiteraient-elles, comment voyageraient-elles, voiture, train, avion, je ne savais rien. Finalement, je me suis amusé de ce scénario sympathique, et finalement j’avais reçu une simple carte postale d’une magnifique statue représentant deux femmes sensuellement enlacées. Evidemment, alors, je n’avais pas prêté attention à cette carte postale sinon pour en admirer le geste artistique.

 

La carte postale, au format largement plus grand que d’ordinaire, ne contenait, comme texte au dos, que deux empreintes de lèvres appliquées directement au rouge à lèvre, manifestement faites par les deux amies, comme le faisait penser la courbe différentes des deux empreintes, celle de ma Lily chérie dont je pouvais facilement reconnaître la courbe si élégamment sensuelle de ses lèvres (un des détails de son visage parfait, qui m’avait fait craqué quinze ans auparavant), et si différente de ces autres lèvres d’une bouche plus fine, mais aussi légèrement plus large.

 

Un détail qui ne m’avait pas frappé tout de suite, alors que le souvenir si fort de cet épisode des cartes postales revenait à ma mémoire dans le flou du souvenir, tout en pensant à l’annonce de l’invitation prochaine chez cette Lydie, c’était la proximité de ces deux empreintes de lèvres, qui semblaient presque se toucher.

 

Alors Lily m’annonçait cette visite tant espérée, j’eus envie à cet instant précis de retrouver cette carte postale, pour fixer l’image qui, elle, revenait spontanément à ma mémoire. Je fouillais dans le tiroir de cette commode, où toutes les cartes postales se pressaient, années après années. Je commençais à plonger mes doigts impatients, dérangeant l’absence de logique qui semblaient présider à l’arrangement du tas de photos fidèlement conservées depuis de nombreuses années, raccourci étonnant de ces tours de monde de nos amis et connaissances.

 

Et soudain, je réalisai que celle-ci semblait absente. Je fouillais à nouveau. Rien. Je me mis à être fébrile, sachant que ce rite immuable était devenu proche du sacré, de ne jamais jeter ces traces d’histoire presque romanesques qui marquaient notre attachement à nos amis, à notre famille, et à tous ceux qui nous affectueusement nous emmenaient un peu avec eux dans leurs voyages.

 

Je sortis le tiroir, étalai son contenu, si disparate, à même le sol, faisant attention à ce qu’aucune carte ne s’échappe. Je savais que le format exceptionnel de cette carte-ci ne pouvait pas m’y échapper, et rien n’y fit, je finis par admettre que cet objet magique avait disparu.

 

Toute la soirée ne fut qu’une obsession, en attendant fiévreusement que Lily rentre de sa garde à l’hôpital. Je réussis cependant à ranger le bazar que j’avais occasionné en fouillant dans le tiroir, sachant qu’aucun ordre réel ne préexistait dans cette caverne d’Ali Baba.

 

Mais Lily, ma chérie, mon amour qui me laissait comme chaque jour lorsqu’elle revenait de son travail, sans voix, incapable d’émettre la moindre phrase lorsque ses lèvres sensuelles se posaient légèrement sur les miennes, ma Lily, commençait comme chaque jour, totalement épuisée, en m’inondant de questions, de suggestions, parfois d’ordres même :

 

« Lis moi le courrier, chéri… »

« Sers moi donc un verre je suis totalement déshydratée… »

« As tu pensé à porter la voiture à réparer… »

« Tu feras les courses demain n’est-ce pas ?... »

« Oh mon amour, tu devrais m’ôter mes chaussures, j’ai les pieds en compote… »

« Tu sais que c’est samedi finalement que Lydie nous invite… »

« Puisque tu me déchausses, ça serait génial que tu masses les chevilles… »

« Et les pieds hhhhhmmmm… »

 

Et elle s’affalait sur le canapé, ouvrant largement les jambes, exposant à mes yeux tourbillonnant son entrejambe à peine voilé d’un string rouge transparent, sous la légèreté inexistante de sa jupe diaphane et si courte qu’elle remontait d’elle-même sur ses cuisses éblouissantes.

 

Il ne restait plus rien de cette lancinante question qui avait mobilisé mon esprit les heures précédentes, et alors que je m’appliquais à relaxer ses chevilles endolories, le flot de questions reprit immédiatement, évacuant définitivement l’interrogation sur la carte disparue.

 

Elle voulait que je prépare quelque souper rapide, ce que je m’empressais à mettre en œuvre, concentré sur ce qui la ravirait ce soir, ce qui la mettrait en joie.

 

Le menu que j’avais amoureusement concocté fut avalé à la vitesse de l’éclair, suivi d’un :

 

« Mon amour range tout, moi je n’en peux plus ! Je vais me coucher ! Oh tu sais ce midi c’était merveilleux, Lydie et moi on a trouvé un petit restau chinois génial ! J’en rêve encore… »

 

Et elle s’éclipsa en un tourbillon de ses vêtements qu’elle fit voler, jupe, corsage, string, à travers de la pièce, éblouissante et nue, me laissant sans voix, déjà endormie à peine allongée sur notre immense lit, qu’elle avait souhaité quelques année auparavant.

      

Je finis de ranger le repas sans bruit, et lorsque je la rejoignis dans le lit, où elle était, telle quelle, merveille, nue, sur le dos, jambes écartées, ce qui manquait pas de me causer une érection naturelle, et inextinguible. Je ne pouvais que me lamenter de mon état, assis sur le lit, admirant ce spectacle prodigieux de ce sexe qui m’était malheureusement de plus en plus interdit de puis quelques temps.

 

Je ne me donnais pas le droit de me masturber, malgré ma solitude qui durait depuis … hhhmmm je ne savais même plus depuis quand d’ailleurs, et je réalisais alors que cette attente durait vraiment depuis longtemps, des semaines, des mois sans doute. Je me construisais à moi-même des fables, des illusions, mais je savais au fond de moi-même, que cette situation était troublante. Elle n’abordait plus le sujet depuis si longtemps. J’essayai de retrouver la dernière fois où je lui avait fait l’amour, et plus encore où j’avais connu la douceur fabuleuse de son vagin, et horreur, je réalisai que les dernières fois où je lui avais donné du plaisir, chaque fois, c’était ma langue qui le lui avait donné. Et ce souvenir de cette douceur avait tendance à s’estomper, devenir une image mythique, irréelle, comme virtuelle.

 

Même, il me revint cette nuit où, après avoir demandé ma bouche sans même se réveiller complètement, elle avait joui plusieurs fois sous les assauts de ma langue amoureuse, alors que je l’entendais gémir des mots incompréhensibles, que je n’avais jamais entendu dans sa bouche.

 

Elle s’était finalement endormie, en soupirant et sans s’occuper de moi du tout.

 

2 - Souvenirs

 

Il me revint aussi cet après-midi où, revenant d’une séance de boutique, elle m’avait quasiment assailli, sans un seul bonjour, m’offrant comme seul bonjour ce geste étonnant où elle avait saisi ses deux mains pour relever sa jupe rouge lentement, fixant mes yeux étonnés, exigeant que je la fasse jouir de ma langue, écartant simplement ses jambes, offrant sa vulve odorante et déjà nue à ma langue, ma laissant à peine le temps de percevoir un parfum inhabituel sur son intimité luisante et épilée.

 

Cette fois, je n’eus pas le loisir de m’étonner, son orgasme avait été si violent qu’elle s’était effondrée sur  ses jambes avant de s’échapper dans la douche.

 

J’avais eu juste le temps d’entendre ceci dans un souffle :

 

« Mon amour, je sors, Lydie m’emmène à l’opéra. Finis toi si tu veux… »

 

Elle s’était changée de tenue, enfilant une robe blanche courte très transparente. Je devinai sans difficulté qu’elle la portait totalement nue tellement on distinguait nettement les courbes des fesses, le galbe de son pubis, le mauve des ses aréoles, la pointe de ses seins encore dressée, à travers ce tissu qu’on aurait dit aussi fin que de la gaze.

 

Je n’avais pas encore réussi à réagir, à entrevoir une quelconque question, une remarque, qu’elle était déjà sortie, sans même fermer la porte de la maison. J’étais abasourdi au point de ne plus être capable de m’ôter de la tête, ce qui résonnait comme un ordre lancinant « Finis toi ».

      

Tel un robot, guidé par cette vision de son corps qu’elle allait offrir peut-être, mais à qui, encore guidé par ses cris rauques que je ne connaissais pas, dont elle avait empli mon cœur sous la caresse de ma langue qui l’avait si violemment fait jouir, j’acceptais l’exigence, je dégrafai mon pantalon, baissai mon slip, j’ouvris ma main, entourai ma verge qui était dure comme de la pierre, et commençai un lent va et vient sur elle, qui se transforma rapidement en une agression furieuse, et j’en éclaboussai mon ventre, le sol, mes vêtements, et je m’écroulai épuisé, complètement ébahi de cet étrange sentiment qui venait de me saisir, éliminant ma volonté, éprouvant une extraordinaire sensation d’obéissance heureuse. Je me réveillai bien plus tard comme ivre. Je compris qu’il me fallait tout ranger, tout nettoyer, faire en sorte que la maison soit belle lorsque ma chérie rentrerait, plus tard.

 

Depuis ce jour là, (quand était-ce je ne sais plus ?) en fait je n’avais plus eu de contact sensuel avec ma chérie. Elle rentrait de plus en plus tard, sortait assez régulièrement le soir. Naturellement, je lui préparais tous les jours des repas, au cas où elle n’aurait pas mangé lors de ces sorties, et je me réjouissais de ce service qui m’occupait de plus en plus.

 

Comme mon travail me permettait de rentrer assez tôt, je pris l’habitude de m’occuper des tâches ménagères, et lorsqu’elle était de retour, je lui expliquais en détail ce que j’avais fait. Elle donnait régulièrement son appréciation et parfois faisait des remarques sur la qualité du ménage, du repassage. Une fois elle devait sortir avec Lydie, et elle souhaitait porter un délicieux petit chemisier en soie, qui n’était, à ce moment, pas repassé. Elle exigea sur le champ que je le repasse, avec tout le soin qu’exige la soie, en surveillant attentivement que je ne fasse pas de faux plis.

 

Alors qu’elle s’était présentée nue devant moi pendant toute cette séance de repassage, et qu’elle se préparait à s’habiller devant moi, montrant ostensiblement qu’elle ne porterait ce soir là, aucun sous vêtement, elle me regarda fixement, m’indiquant sans un seul mot que c’est moi qui devait boutonner son chemisier, ainsi que sa jupe courte et évasée.

 

Je m’aventurais à oser un timide attouchement de mes doigts sur son sein, elle réagit violemment en écartant ma main en geste très brusque.

 

Je m’écartai honteux et baissai la tête et comme un geste instinctif, il me vint le besoin de présenter mes excuses. Je murmurai à mi voix

 

« Pardon mon amour excuse moi de ce geste inapproprié. »

 

Elle retrouva son sourire, et sortit de la maison.

 

Je réalisai que mon amour pour elle, ne faisait qu’augmenter jour après jour, que me sentais submergé d’émotion chaque fois que je savais que j’allais m’occuper de la maison, lorsque je repassais le linge, le pliant avec amour, de sorte je savais qu’elle retrouverait ses lingeries, ses vêtements soigneusement rangés. Je m’évertuais à m’assurer que aucune trace de poussière ne subsistait dont elle pourrait être choquée. J’inventais des recettes adaptées à son rythme effréné, j’anticipais autant que possible son emploi du temps afin de me rendre disponible dès que je savais que ceci faciliterait l’organisation de son travail et de ses sorties.

 

Il m’arrivait régulièrement de m’endormir avant qu’elle rentre de ses sorties, mais je savais qu’elle aurait besoin d’un de ces massages que je lui procurais avec autant de douceur que je pouvais. Ces massages, qui étaient devenus quotidiens, étaient une source infinie de bonheur pour moi, qui n’avait plus aucune autre occasion de poser mes mains enfiévrées sur son corps pourtant si sensuel. J’installais une serviette, préparais une huile subtilement parfumée, dont j’enduisais tout son corps et elle s’offrait à mes mains qui, amoureusement et doucement, chassaient la fatigue, les tensions, les orages. Il n’était cependant jamais possible, lors de ces massages, de laisser mes mains s’attarder sur la vulve pourtant toujours largement offerte, ni sur ses pointes de seins que je voyais tendues sur quelque caresse, autre, que je devinai attendue d’une autre main. Plusieurs fois alors que je massais l’intérieur de ses cuisses je la vis fermer les yeux, sentant son souffle s’accélérer, et comme, mon visage restait si près de sa vulve à cause de ma position, je vis son vagin s’ouvrir, son clitoris se gonfler, ainsi qu’il m’en souvenait dans le doux temps où c’était mon corps qui lui procurait ces plaisirs, et une vague liquide l’envahit et un orgasme silencieux mais violent, je se sentais bien, la secoua de fond en comble. Je continuai cependant mon massage, malgré mon désir extraordinaire de me joindre à elle, de la pénétrer, de la caresser, de lécher ce sexe qui s’offrait mais pas à moi.

 

Etonnamment je ne ressentais pas de jalousie, mais du bonheur infini, de regarder ma déesse être happée par ses fantasmes. Bien sûr, j’aurais adoré partagé son monde dont elle m’avait exclus, mais je savais que je devais simplement accompagner son corps, accompagner ces fantasmes où je n’étais manifestement pas présent.

 

Le bonheur de regarder son corps se détendre après la confusion, la tension sourde, de son orgasme, alors que mon érection tendait mon corps sans espoir, m’irradiait d’une chaleur puissante alors que je sentis que je devais terminer mon massage, laver son corps avec un linge doux, afin d’essuyer l’huile utilisée, passer ce linge partout doucement sans bousculer son corps désormais reposé qui entrait délicatement dans le sommeil, aimer ces aisselles, ce dos, ce pubis d’où je ne pouvais pas m’écarter, aimer ces fesses, cet anus dont je rêvais de retrouver les saveurs qui avaient fait mes délices jadis.

 

Elle s’endormait sans un mot, sans un regard, me laissant seul avec mon érection douloureuse dont je n’osais pas me soulager, attendant son mot qui aurait libéré ma main.

 

Cette période étrange où je sentais que mon corps et mon esprit se transformaient a duré des mois. Au début je ne me rendais pas vraiment compte de ces transformations. Bien sûr je voyais l’attitude de ma chérie se modifier, devenir si forte, si paradoxale, car d’une part son corps m’était de moins en moins accessible, mais d’autre part elle exigeait de moi de plus en plus d’attentions. Au début ne n’étaient que des gestes qu’elle suscitait, ou que je m’imposais, comme les tâches ménagères, qui progressivement et naturellement devenaient mon domaine. Elle comptait sur moi pour organiser notre emploi du temps pour la maison, gérer l’entretien de la maison, les courses, m’occuper des courriers administratifs, payer les factures. Mais cependant, toutes les décisions importantes lui restaient réservées, elle insistait toujours pour que ce soit elle qui décide toujours in fine, lorsqu’il fallait faire appel à un artisan, si on devait lancer des réparations sur les voitures (même si elle me laissait organiser les détails techniques).

 

Je me souvenais, oui, de nos premières années, après notre mariage, la sensualité douce qui était notre vie. Il n’y avait jamais d’explosion certes, et nos caresses étaient toujours empreintes de sensualité, d’amour, de douceur, mais je le savais bien, pour elle, il n’y avait pas de folie, d’explosions. Elle savait employer des mots tendres pour décrire nos relations, mais elle savait aussi très bien exprimer, le fait que mon physique, en particulier la taille de ma verge, ne pourrait jamais lui laisser exprimer ce qu’une femme attend d’un homme.

Elle ne m’en voulait pas, oh non ! Son amour était si grand, mais je savais que son corps aurait tôt ou tard d’autre chose.

 

Et ces dernières années, ces derniers mois plus particulièrement, son attitude changea. Elle devint plus exigeante, sa personnalité elle-même changea, devenant plus forte, insistant de plus en plus sur le fait que ma place dans le couple semblait être revisitée.

 

Il y n’avait jamais de discussion explicite sur le sujet, aucun mot vraiment définitif, je sentais simplement qu’il ne m’était plus possible d’injecter directement dans notre vie de couple, les décisions, les initiatives.

 

Le plus étonnant, lorsqu’il m’arrivait de m’interroger sur ces sensations qui devenaient de plus en plus prenantes en moi, je ne m’étonnais pas outre mesure de cette évolution. Qui est plus est, non seulement je ressentais cette force qui émanait d’elle, cette féminité magnifique qui se développait, mais pour moi aussi j’éprouvais que ma personnalité se confortait naturellement de ne plus avoir à décider, et de ne plus m’imposer dans ses demandes de plaisir qui se raréfiaient.

 

Il me semblait naturel que j’accepte cette évolution similaire mais en sens inverse de ma personnalité qui me paraissait de mieux en mieux coller à ma nature profonde. Je ne sais pas si la modeste constitution de mes organes sexuels en était la cause, mais je ressentais de plus en plus une supériorité naturelle qui émanait d’elle, glorieuse, si manifestement Femme, alors que je ne pouvais pas me comparer ni à elle, ni aux d’autres « mâles » qui pouvaient s’approcher d’elle.

 

Les occupations dont je me chargeais naturellement, pour qu’elle soit plus disponible pour ses loisirs, et son plaisir, finirent pas m’absorber tellement que ma vie se résumait à mon travail extérieur, pourtant jadis passionnant, et toute cette organisation centrée sur sa vie à elle.

      

Etonnamment, cette évolution ne représentait que du bonheur pour moi, c’était tellement évident que je lui devais toute mon attention, tout mon amour, qui d’ailleurs se transformait en adoration, en vénération. Il m’était tellement évident que je n’étais pas en capacité de satisfaire ni ses besoins sensuels, sexuels, ni sa force, son énergie de femme. Je ne me sentais de moins en moins à la hauteur, ni en tant qu’homme ni en tant qu’être humain tout court. Alors je laissai s’infiltrer en moi tout doucement jour après jours, mois après mois, cette délivrance que représentait mon acceptation de mon infériorité envers elle, si superbement éclatante.

 

3 - Ma nouvelle vie

 

Alors lorsque ma Lily, ma déesse, m’annonça que nous serions invités chez Lydie, je sentis confusément que ceci n’était pas une simple invitation habituelle, était-ce la mystérieuse réponse de ma chérie, était-ce l’importance de leur relation à elle deux, était-ce ce détail étrange de la disparition de la carte postale, qui me laissait un goût bizarre, indéfinissable.

Le jour venu, alors que nous nous préparions, ma chérie tint une discussion plutôt inhabituelle, que je pourrais presque qualifier de discours, car à aucun moment, elle fit mine d’attendre ou de suggérer une quelconque réponse de ma part. Le ton était presque solennel, et confirmait les impressions particulières qui m’envahissaient depuis quelques semaines.

 

« Mon amour, je suis très heureuse ce matin de ce qui va se passer aujourd’hui. Tu ne peux pas encore comprendre l’importance de cette journée, à la fois pour toi et pour moi. Mais peu importe. Tu as senti je le sais, la transformation qui s’est opérée en toi depuis très longtemps et ce jour est exactement le jour qu’il fallait. Tu verras que ta vie ne sera plus la même, pour ton bonheur, et pour … le notre devrais je dire. »

 

Elle eut une petite hésitation à ce moment, et je m’apprêtais à demander de quoi elle parlait, mais elle m’arrêta d’un geste autoritaire qui me fit frissonner car sa fermeté, pourrais-je dire, sa violence était tout à fait inhabituelle. Ma réaction fut de me recroqueviller sur moi-même et de baisser les yeux.

 

« Très bien, tu vois bien que ce jour est bien choisi, je le sens dans ta réaction que j’apprécie, et qui confirme exactement ce que nous imaginions ».

 

Elle laissa un temps qui m’enleva toute envie d’affronter son autorité qui s’installait de façon impérative, ce matin.

 

« Mais, tu n’as pas besoin d’en savoir plus pour l’instant, alors tu va faire exactement ce que je vais te dire, et non plus tu n’auras plus besoin de parler, il te suffira d’écouter mes directives. Premièrement tu vas te déshabiller complètement, oui, je veux bien dire tout nu »

 

Elle insista sur ce terme, car elle sentit que j’aurais pu poser une question.

 

« Tu vas maintenant sortir la voiture du garage, ouvrir le portail, et disposer la voiture, prête pour partir, ensuite tu m’attends dans la voiture, moi je vais m’habiller »

 

Alors que je restai, pétrifié au milieu du salon, en pyjama, absorbant avec difficulté ce discours elle reprit avec un ton très autoritaire :

 

« Il faut que tu fasses ce que je viens de te dire immédiatement, je ne le répèterai pas, entendu ? »

 

J’ai tout juste à force de murmurer :

 

« Oui, mon amour, tout de suite »

 

Elle m’observa me déshabiller, tout doucement, avec toutes ces questions qui m’assaillaient et se bousculaient dans ma tête. Ce ne comprenait pas cette accélération des événements, ni ce que signifiait le ton qu’elle avait usé pour me dire tout ça.

 

Mais je me retrouvé entièrement nu, je me sentais si désorienté, que je me questionnais même plus sur ma tenue quand je serai dans le jardin, puis dans la voiture.

 

Je pris les papiers de la voiture, sortis comme un automate la voiture du garage, je la mis en position dans l’allée en face du portail, ressortis pour ouvrir le portail, heureusement il me semblait qu’aucun voisin paraissait en vue, je me réinstallai au volant et attendis mon amour de longues minutes.

 

Elle arriva enfin, splendide dans une robe rouge extraordinaire décolletée ne laissant doute sur sa nudité car le décolleté découvrait profondément l’espace entre ses fesses, de même que l’espace entre ses seins jusqu’au nombril. Elle s’installa sur le siège arrière, et tranquillement dit :

 

« Voilà, tu as les indications pour aller chez Lydie, tu n’as qu’à suivre. Le portail chez elle sera ouvert il te suffira de rentrer. Ne t’inquiète de ta tenue, les enfants sont chez les grands-parents. Tu attendras que quelqu’un vienne te chercher, et surtout ne prends aucune initiative. Rassure-toi, sur ce sujet, tu apprendras vite, mais allez démarre, ma chérie m’attend »

 

Tous ces messages terribles se bousculaient dans ma tête. Ce dernier mot qui résonna dans tout mon corps, était à la fois un bouleversement mais aussi une délivrance, et cette annonce répondait à tant de question, et expliquait tant des mystères des comportements de mon amour.

 

Ce ton  sans appel marquait une étape dans ma vie, je le savais à cet instant, rien ne serait plus comme avant, cette annonce que je ne comprenais pas totalement elle aussi résonnait comme une fracture de toute mon existence, tout était encore si flou, si mystérieux, et elle avait construit ces annonces délibérément pour garder tant de points obscurs, et soudain, alors que tous ces points restaient étranges, il me sembla qu’une évidence se faisait jour dans mon esprit. Je ne me sentais pas encore capable de réaliser ce qui se passait à cet instant, alors que je conduisais ma sublime déesse vers notre nouveau destin, qui serait si différent de notre vie nouvelle, même si, je le comprenais maintenant, elle-même avait déjà basculé depuis longtemps dans un autre monde étranger.

 

Je lisais le plan qui me rapprochait de mon destin, et j’entendis ma chérie parler au téléphone, je ne distinguais pas tous les mots car elle parlait doucement, mais je savais que elles étaient ensembles, elles parlaient de … « eux », de « lui », et je devinais que de eux pouvait signifier moi, osais-je imaginer aussi que cet autre aurait pouvait signifier son mari. Cela voulait il dire que cet homme que je ne connaissais pas pouvait connaître un destin comparable ? Je n’osais évidemment pas tenter la moindre question…

 

J’entendais aussi des mots tendres, des mots d’amour…

 

Mon esprit s’égara au son de ces mots que je savais destinés à cette autre, conduisant instinctivement, et je repris le contact avec la vie réelle en arrivant chez Lydie, où effectivement un portail était ouvert, et une allée sensiblement montante, sinuait entre une haute haie de feuillus.

      

J’arrivais devant une impressionnante maison de Maître, et il me vint un mot étrangement un tantinet humoristique, car je pensai plutôt que le terme approprié aurait du être une « maison de Maîtresse »… Je ne savais pas si cette pensée évoquait un sentiment triste ou heureux, et je n’en eus pas le temps car, une femme se présenta sur le perron indiquant par là même que je devais stopper la voiture. Je me remémorai les directives très strictes de mon amour et je ne fis aucun geste, je n’osais même pas tourner la tête pour découvrir le visage de cette femme qui apportait désormais le bonheur à ma Lily d’amour. Une petite larme noya mes yeux en pensant que désormais que seul les souvenirs pourraient probablement peupler mes sens…

 

Lydie accueillit Lily en ouvrant largement la portière, et elles s’embrassèrent en un baiser somptueux qui enlaça leur deux corps si amoureusement que j’en pleurai tout autant de bonheur de désespoir.

 

Elles restèrent quelques instant enlacées, et je sentis qu’une libération venait de s’opérer. Lily demanda à sa belle :

 

« Mon amour, tu penses qu’elles vont être prêtes pour leur transformation ? »

 

« Oui ne t’inquiète pas, ma chérie, en tout cas pour moi c’est tout à fait clair, qu’elle n’attend que ça, tu sais, ça ne fait aucun doute. Pour toi, ce que tu m’as dit, me dit qu’il reste sans doute un peu de travail, mais je le sens bien. Oh je suis si heureuse ! Et puis je parle aux enfants déjà depuis longtemps, elles te connaissent si bien désormais, et puis tu sais qu’elles sont habituées à l’attitude de leur père »

 

« Allez, ma Lily d’amour, viens avec moi, j’ai expliqué à ma soumise exactement ce qui va ce passer, et elle va s’occuper de ta soumise c’est prévu. Mais tout ça se passera plus tard, d’abord, j’ai trop besoin que tu t’occupes de moi avant tout »

 

Je frissonnais de ces paroles, de ce terme de « soumise » qui semblait s’appliquer au pluriel, et dont il ne faisait plus de doute qu’il me concernait et cet homme, si cet terme était toujours correct…

 

Je ne pouvais qu’attendre calmement la suite des événements, qu’elles me promettaient inattendue.

 

Je restai, frissonnant, alors qu’il faisait si chaud dans cette matinée d’été. Essayant d’éteindre mes peurs, mes questions brûlantes.

 

Au moins une heure passa…

 

4 – La transformation

 

Mon corps nu revint à ma conscience alors que les souvenirs de ma chérie firent naître une érection qui me fit craindre une irritation des Maîtresses…

 

C’est à ce moment qu’un homme, nu lui aussi, comme moi, se présenta devant la maison, descendit le perron, s’approcha de la voiture, ouvrit ma portière, me fit sortir de la voiture. Nous observâmes longtemps. C’est lui rompit le silence :

 

« Je suis la soumise de Maîtresse Lydie, et toi tu es la soumise de Maîtresse Lily. J’ai la mission de te préparer à la cérémonie de mariage de nos Maîtresses, dont nous allons être les servantes. Je dois t’indiquer plusieurs exigences dont je crois, tu n’es pas encore habituée, soumise. Ma Maîtresse m’a expliquée que tu n’étais pas totalement éduquée, donc c’est moi qui vais t’indiquer les premiers rudiments indispensables pour ta vie future »

 

« Tu n’es pas autorisée à parler, donc fais attention car nous serions punies toutes les deux »

 

L’homme, car à cet instant, je ne savais pas comment il fallait l’appeler, me tendis une feuille et me demanda de la lire très attentivement.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Soumise

Tu appartiens désormais à tes deux Maîtresses

Ta vie est totalement dévouée à Elles

Tu leur dois Obéissance absolue en toute circonstance.

Tu ne peux jamais prendre d’initiative qui n’ait pas été édictée explicitement pas Elles ou bien qui soit la conséquence des règles qui régissent désormais ta vie pour toujours.

Tous les gestes de ta vie, qu’ils soient naturels (manger, dormir, uriner, déféquer, etc) ou fonctionnel seront toujours potentiellement sous contrôle

Ton corps sexuel n’existe plus, sauf pour le plaisir des Maîtresses.

Tu es du genre féminin des sous-hommes inférieurs.

Toutes les conséquences des définitions précédentes sont totales, définitives, existent en toutes circonstances.

Ta vie sera désormais consacrée intégralement au service des Maîtresses. En conséquence de quoi, ta vie précédente, sociale, professionnelle, n’existe plus.

Ceci prend effet immédiatement.

Tout ce qui en découlé au niveau professionnel et financier a déjà été réglé.

Ton nom est « soumise »

Comme vous êtes deux à posséder le même nom cela signifie :

Que les deux soumises sont indifférentiables, et indissociables,

Que tout ordre peut s’adresser autant à l’une qu’à l’autre,

Que toute punition sera toujours appliquée identiquement à l’une et à l’autre quelque soit la faute

 

 

Il me fallut de longues minutes pour comprendre et absorber ce texte qui était si chargé de sens, parfois je regardais l’autre soumise, comme je comprenais que je devais l’appeler. Son regard était tendre, doux, évoquait le bonheur, et je sentais une invitation profonde, sincère pour accepter cette règle terrible, comme lui, ou plutôt elle l’avait acceptée.

 

Je sentis, sans un mot cette invitation si chaleureuse de la part de cette personne (si le mot de personne pouvait encore avoir un sens pour nous)

 

Je relis une autre fois puis et encore une fois ce texte pour s’en imprégner, comme si ces mots avec du mal à se frayer leur chemin dans ma tête, pour absorber le côté inéluctable, définitif, tout ce qui allait disparaître de ma vie.

 

La soumise avait encore à ajouter quelques précisions :

 

« Soumise, tu va me suivre, moi-même je ne sais pas en quoi consiste cette cérémonie. Désormais nous n’avons plus le droit de parler sans autorisation. Si tu n’as pas compris, si tu as oublié quelque chose, nous serons punies, donc tu apprendras vite. Je serai toujours avec toi. Nous avons fait ce choix pour l’amour de nos Maîtresses, en es tu aussi convaincue ? (Ne réponds pas s’il te plait incline la tête). Si oui, alors sois belle pour elles. C’est la dernière fois que nous parlons librement, sois en consciente. »

 

La soumise s’approcha de moi, m’embrassa tendrement sur la bouche, déposa un baiser tendre, où je sentis tout son corps s’accoler au mien, et je sentis aussi son érection tellement évidente contre ma verge qui se déploya elle aussi contre elle.

      

Elle me prit la main, me fit parcourir quelques pièces dans cette immense maison. Là, elle se saisit d’un bandeau qu’elle apposa sur mes yeux et vérifiant son efficacité. J’entendis qu’elle s’appliquait le même bandeau, et me fis vérifier de mes doigts, que nous étions aveuglées de la même façon.

 

Elle m’entraîna avec précaution, aveugles que nous étions, à l’extérieur de la maison, inondées de soleil, où nous fûmes présentées de nouveau devant nos Maîtresses. Rien ne se passa pendant de longues minutes, juste les murmures de deux corps qui s’enlacent, qui se caressent, qui gémissent, se mélangent, qui jouissent, qui crient parfois…

 

Bientôt ces soupirs cessèrent, et nos Maîtresses se préoccupèrent de nous :

 

« Ah, les soumises, vous voilà. Bon on n’attendait plus que Vous »

 

« N’est ce pas ma chérie, ma Lily d’amour, qu’elles sont belles comme ça, enfin elles sont devenues ce qui étaient leur vraie nature. Tu n’es pas d’accord ? »

 

« Oh ma chérie comme tu as raison ! Oh comme je suis amoureuse de toi, nous voici seules désormais ensembles »

 

« Si tu veux on va faire l’opération tout de suite, comme ça on sera tranquille et on ne verra plus leur objet si ridicule, et on ne risquera plus de les voir dans cet état stupide, tu veux bien mon amour ? »

 

« Oh oui j’en rêve depuis que tu m’en a parlé »

 

« Regarde comme elles seront plus jolie avec ça ! »

 

Je ne comprenais pas ce qui se passait devant vous, de quel objet elles parlaient. La soumise tenait toujours ma main.

 

Une des maîtresses s’accroupit devant moi, et se saisit de ma verge très durement, et sentant qu’une érection me venait instinctivement, elle prit ma verge et mes testicules en un seule geste, tordit l’ensemble d’un geste terriblement violent qui me fit hurler de stupeur autant que de douleur, et qui fit cesser mon tentative d’érection.

 

« Tu vois ma chérie, ça n’est pas difficile de se débarrasser de ça. Attends, un peu encore, ça pourrait revenir »

 

Elle lâcha mon sexe, le laissant ballant entre mes jambes. En effet, alors que je sentais leur regard fixé sur moi, je sentis avec horreur que l’érection devenait malgré moi. Et ce qui devait arriver arriva, à nouveau sa poigne de fer repris son terrible supplice, mais cette fois elle garda longtemps sa poigne en place, et je m’écroulai en larme sur le sol tant la douleur était insupportable.

 

« Je pense que ça devrait suffire. T’as vu comme ça marche. Tu sais ça fait des années que j’emploie cette méthode avec ma soumise et c’est magnifique. Mais ne t’inquiète pas, ce petit objet que j’ai découvert aura le double avantage que la vue de cette chose ne nous sera plus imposée, mais continua de nous laisser la possibilité de jouer comme tu viens de le voir, et tu ne pourras plus t’en passer bientôt. Bon allez je m’égare, assez joué, j’ai mieux à faire. N’est-ce pas ma chérie ? »

 

Et joignant le geste à la parole, elle fit quelque chose dont je ne me rendais pas compte sur mon sexe exposé, ce fut étrange, une sensation froide, lourde, qui entourait tout mon sexe, avec une sensation très serrée qui enfermait et ma verge et mes testicules. Elle manipula fermement cette sorte de boule lourde que je sentais pendre entre mes jambes. Je la sentais ajuster, comprimer, replier la peau qui avait du mal à s’installer à l’intérieur de cette sorte de boule que je sentais trop petite pour loger tout mon sexe.

 

« Aide moi, ma chérie, cette chose a été choisie trop petite exprès, et c’est indispensable, tu comprendras dans minutes pourquoi… »

 

A force de tirer, presser, un bruit de clic se fit entendre et elles poussèrent un cri de satisfaction. Je me emprisonnée en une gangue métallique qui non seulement semblait en effet trop petite pour loger mon sexe malgré sa petite taille, mais de plus je sentis une douleur assez forte, comme une série de pointes qui s’enfonçaient en plusieurs endroit de mon sexe, au gland, dans les testicules, jusqu’à la base du pubis, car je sentis que cette boule enveloppait mes organes, et se terminait en une sorte de tube étroit qui joignait la base de mon pubis, éloignant la boule de mon ventre.

 

J’eus peur et je m’écriais

 

« Non, c’est trop douloureux, s’il vous plait Maîtresses ouvrez ça, c’est insupportable »

 

En fait la douleur n’était pas si violente, mais c’est surtout la peur qui m’envahissait.

 

Immédiatement, je sentis une autre douleur, plus réelle, elle, s’abattre sur mon ventre, puis une autre sur mon dos, et d’autres encore qui cinglaient mes cuisses, à nouveau je m’écroulai sur le sol, à genoux. Les coups de ce que pensais être un fouet cessèrent, mais les même furent appliqués à l’autre soumise, et je me souvins de la terrible menace de la règle.

 

Lorsque les coups de fouets s’apaisèrent, un silence terrible s’installa, et je compris effectivement ma vie venait de changer. Même si je me sentais incapable d’intégrer tout ce que cela signifierait, les lettres de feu de la règle s’imprimèrent devant mes yeux, et je sus que mon horizon, mon existence toute entière serait désormais contenue uniquement dans cette règle, et que je serai vouée intégralement à servir, à vénérer, à adorer, non seulement ma Lily d’amour, mais aussi son amante chérie, et que toute mon énergie, pour qu’il en restait serait consacrée à leur obéir. Je réalisai que tout cela était juste comme mon amour l’avait compris bien avant moi, que je ne pouvais servir qu’à être rabaissée, humiliée, simplement utilisée.

 

Alors je me ramassais sur moi-même, acceptai ce qui de toute façon avait toujours ma vraie nature, acceptant à l’avance les sévices, humiliations qui ponctueraient probablement mon avenir.

 

J’entendis les soupirs, les gémissements de soumise, alors que l’installation de la même cage était vraisemblablement installée.

 

On nous ôta les bandeaux.

 

Après que mes yeux se soient habitués au grand soleil, tout en gardant les yeux baissés, j’essayais de me figurer quel était cet objet qui avait remplacé mon sexe. Je voyais une sorte de boule étonnamment petite, compte tenu de ce dont je me souvenais de mon sexe. Je risquais un coup d’œil sur soumise et un objet absolument identique pendait entre ses jambes, montrant ce que j’avais imaginé, un tube couvrant tout l’espace entre le sexe proprement dit et le pubis. Je vis que la base de ce tube se terminait en une corolle qui s’appliquait au pubis, et comme je le sentais moi-même, je percevais que cette corolle maintenait ce qui avait été un sexe, en avant de mon ventre.

 

« Les soumises, je pense que tu as compris maintenant ce que cela veut dire, d’obéir, je sais que il te faudra encore de longues heures d’éducation mais je ne m’inquiète pas ça viendra forcément… Je vais t’expliquer ta condition, soumise. Tu es un objet. On t’a mis cet instrument qui ne pourra plus jamais être enlevé (à moins d’occasionner des dégâts irréparables à ton anatomie) car le métal, dont il est fait, ne peux pas vraiment être coupé. L’intérieur ce cet objet qui te rend enfin regardable (au lieu de cette excroissance de chair ridicule) est tapissé de pointes qui sont tout à fait supportable tant que ton excroissance reste molle, Evidemment, si tu t’avises de la laisser durcir un tant soit peu, tu t’en rendras compte rapidement, et je suis certaine que tu sauras quoi faire. Tu verras aussi que si on tire dessus, pas exemple en attachant une corde, l’effet est saisissant »

 

Pendant ce discours de son amante, Lily avait écarté légèrement le pan de la robe de Lydie, qui était, je le remarquais seulement maintenant, exactement identique à la sienne, que j’avais tellement admirée ce matin de ce jour extraordinaire. Elle embrassait son sein avec tant d’amour, on sentait une telle sensualité dans son corps qui ondulait de plaisir, en gémissant tout doucement, que bientôt, une érection naquit en moi. Au début je n’y pas garde mais, le gonflement s’accentua, et avec lui, la douleur, qui envahit tout mon sexe, les pointes semblaient me perçaient de toutes part, je ne pus retenir un cri que j’essayai d’étouffer, et ma main droite (soumise tenait toujours ma main gauche) essaya en vain de calmer cette brûlure qui irradiait toutes mes chairs.

 

« Oh, ma chérie, c’est magnifique ce que tu as fais pour nos soumises, j’adore la voir se tordre de douleur, je peux jouer avec ? Hein ma chérie ? »

 

« Tu es mignonne, je savais que tu aimerais, tu vois tu peux utiliser ta main comme ça… »

 

Et Lydie appliqua une gifle magistrale sur ma boule, ce qui eut heureusement l’effet de calmer un peu mon érection…

 

« Mais tu peux aussi utiliser cette laisse prévue pour que cet anneau s’attache très simplement sur le tube ainsi tu peux promener la soumise à ta guise, et je te promets, il te suffit d’à peine tirer dessus et la soumise sera heureuse de te suivre, crois moi. Tu veux essayer mon amour ? »

 

Et Lily fit glisser l’anneau sur le tube de soumise qui lâcha ma main pour suivre Maîtresse Lily, qui s’impatienta de la lenteur de soumise, et je vis le visage de soumise se tordre de douleur, on cri rauque sortir de sa gorge, son visage se couvrir de larmes, mais elle n’eut aucun geste de refus, et courageusement elle accéléra selon ce que demandait Maîtresse qui était toute contente de l’effet magique produit pas son nouveau jouet.

 

« J’ai aussi prévu un dessert ma chérie, pour cette magnifique cérémonie, afin de marquer notre mariage, comme on a maintenant deux soumises, j’ai pensé qu’il était important de prouver que ces deux objets nous appartiennent. Alors j’ai préparé une petite opération que tu vas aimer. Soumise amène les outils que je t’ai fait préparer ! »

 

« Oui, ma Lily d’amour, j’ai dû la mettre un peu au courant car je ne voulais pas me salir les mains pour préparer cet attirail, et de toute façon, c’est elles qui vont pratiquer, je ne voudrais pas que tu t’abîmes tes jolies mains ma chérie. Regarde bien ce qui va se passer ! »

 

Soumise ramena d’un appentis, une sorte de barbecue, chargé de charbon de bois. Elle enflamma le foyer, et très rapidement, grâce à un soufflet électrique incorporé les braises se formèrent et devinrent rougeoyantes soumise s’approcha de moi, marqua un temps en me fixant dans les yeux, avec tendresse, et je crus lire sur son visage comme un regret, comme si elle me demandait de lui pardonner ce qu’elle allait faire.

      

Elle m’approcha du mur de la maison, attacha mon poignet, toujours accrochée à mon regard, à un anneau du mur, fit de même pour mon autre poignet, de sorte que mes bras étaient tenus très en hauteur en V, m’obligeant à rester en extension sur mes jambes. Elle attacha de même mes chevilles pour écarter mes jambes largement, et elle termina cette opération de blocage par une ceinture qui fut aussi accrochée au mur, mais qui bloquait très fermement ma taille, m’empêchant presque de respirer, et surtout me rendant totalement incapable de tenter le moindre geste de quelque partie de mon corps, et maintenant mon corps entièrement surélevé au dessus du sol.

 

Elle avait préparé un nécessaire de rasage, qu’elle utilisa pour raser soigneusement tout mon torse du pubis à la poitrine. Puis, s’arrêtant pour questionner silencieusement les Maîtresses pour s’assurer que la tâche leur convenait, soumise prit un gros objet de fer, qu’elle posa dans les braises, augmentant sensiblement la force du soufflet. C’est là que mon esprit réalisa avec horreur ce qu’elle allait faire, ou ce que l’on allait la forcer à faire sur moi. J’était totalement terrifiée de la douleur terrible qui m’attendait, mais aussi à l’idée devoir être marquée comme du bétail, et puis je baissai ma tête, en une attitude d’acceptation, car oui, je savais que cela correspondait exactement à ma nature de sous homme, qui ne méritait plus d’être considéré autrement qu’une esclave soumise.

 

« Regarde, ma chérie, je crois qu’elle a compris ce qui lui arrive, oh ! oui ma chérie, tu vois que nous avions raison de les transformer ainsi, elles seront tellement plus heureuses ainsi, et elles ne pouvaient être autrement qu’esclaves, pour nous servir, et qu’elles ne pouvaient être utiles pour nous vénérer, nous leurs Déesses. Va soumise, fais ce que tu dois faire ! »

 

Ces paroles furent le signal que soumise attendait pour saisir le fer rougi des braises, et d’un seul geste, elle appliqua la marque énorme sur toute la largeur de mon pubis. Je hurlai de toute ma gorge, incapable de bouger. Elle garda le fer suffisamment de temps pour que la marque définitive d’appartenance soit profondément incrustée dans la chair de mon pubis. Je m’évanouis sous la douleur trop intense.

 

Je me réveillai quelques minutes plus tard, après que soumise eut appliqué sur ma plaie un onguent antiseptique et anesthésiant (nos Maîtresses restaient médecin !) qui me permettrait de supporter un peu la douleur. En fait je réalisai que la raison de ce traitement était surtout que je sois capable de remplacer soumise et lui appliquer à elle aussi, la marque infâmante.

 

Ce qui s’était passé était tellement violent que je ne risquais pas d’oublier le moindre détail de la procédure. Et je me suis dit qu’il était de mon devoir, d’obéir aussi fidèlement que soumise à ces ordres terribles, ordres qu’elle avait accepté, d’autant plus difficilement qu’elle avait eu le temps de les comprendre, de les laisser mûrir en elle, sachant, elle, pertinemment qu’elle devrait subir ce supplice comme moi.

 

Mes Maîtresses n’eurent ni l’une ni l’autre besoin de rappeler l’ordre, ni d’expliquer ce que je devais faire. Dès que je fus détachée de mes liens, dès que je me sentis capable de me tenir debout, après que la douleur commençait à s’atténuer sous l’effet de l’anesthésiant, j’attachai soumise de la même façon que j’avais été liée. J’osais quand même un geste qui, je le savais mériterait une punition, mais l’émotion était telle que je ne pourrais pas continuer sans un tel témoignage d’affection pour cette soumise qui désormais partagerait mon destin pitoyable mais si profondément accepté. Je voulus rendre ce baiser profond qu’elle m’avait donnée à mon arrivée, et plaquai ma bouche grande ouverte sur la sienne, mêlai nos langues, nos salives, comme si cela pouvait être la dernière fois qu’un tel plaisir me serait accordé, ou nous serait accordé.

 

J’avais posé mes mains sur sa poitrine et je sentais battre son cœur, et je léchai les larmes qui noyèrent son visage… cet instant magique fut arrêté par un énorme coup de fouet que s’abattu sur mon dos, et je sentis que ce seul coup avait déchiré les chairs de mon dos, et je savais que le même supplice serait ajouté au supplice que j’allais maintenant offrir à soumise.

 

Je m’écartai de soumise à regret, et relançai le soufflet qui réactiva les braises en un rien de temps, je rasai comme elle me l’avait fait son torse et son pubis que je trouvai beau soudain, et exécutais sans trembler l’ordre fantastique qui nous liait autant que nos Maîtresses qui venaient de se marier devant nous.

 

Pendant plusieurs jours, on ne nous infligea pas d’ordre, simplement, nous devions nous appliquer mutuellement cet onguent qui ferait rapidement cicatriser ces profondes plaies qui continueraient longtemps de nous faire horriblement souffrir le corps et l’âme, ayant désormais en permanence cette vision de notre état écrit sur nos pubis :

 

 

ESCLAVE

PROPRIETE DE L&L

 

 

(à suivre) 

 

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